Parcours historiographiques

Enseignement

Les Annales et l’enseignement

Sélection des articles par É. Anheim

Dès 1937, Marc Bloch et Lucien Febvre signaient dans les Annales un célèbre texte consacré à l’enseignement de l’histoire et à sa nécessaire réforme. Cette attention portée à l’enseignement, tant au niveau secondaire que supérieur, s’est retrouvée ensuite dans plusieurs textes des deux fondateurs de la revue, mais aussi chez Fernand Braudel, dont on connaît tant le manuel à destination de l’enseignement secondaire Grammaire des civilisations que le rôle comme président du jury d’agrégation. On en repère ensuite la trace dans plusieurs articles des années 1960, comme sous la plume de Suzanne Citron, ainsi que dans la place donnée à l’histoire et à la sociologie de l’enseignement et de l’éducation de la fin des années 1960 aux années 1980. Aujourd’hui, dans un contexte où l’enseignement de l’histoire est revenu au centre du débat public, aussi bien à travers la réforme des programmes qu’à travers celle des concours de recrutement, et que le lien même entre la recherche et l’enseignement semble parfois fragile dans les universités, se pose à nouveau la question de la place d’une revue telle que les Annales et, plus largement, du domaine de la recherche en histoire et en sciences sociales dans le dispositif éducatif. Est-il encore pertinent qu’une revue scientifique internationale s’adresse également à un large public d’enseignants du supérieur, mais aussi du secondaire ? Quelle est l’ambition pédagogique de la recherche en histoire, et doit-il, même, y en avoir une ? Quelle contribution la recherche en histoire et en sociologie de l’éducation peut-elle encore apporter aux praticiens ? À quelles conditions la recherche historique générale peut-elle alimenter les savoirs et les pratiques de l’enseignement, tant dans les collèges et les lycées qu’en premier cycle ? Plus largement, la spécialisation scientifique, la professionnalisation et la technicisation croissante de nos disciplines signifient-elles que les historiens ne peuvent plus remplir le rôle social auquel, pourtant, on les assigne souvent, et qu’ils revendiquent parfois ? C’est autour de ces questions, à l’occasion des rendez-vous de l’histoire de Blois (table ronde organisée le samedi 12 octobre 2013 à 16h) tout d’abord, puis plus largement, que les Annales souhaitent rouvrir le débat, manière de revisiter non seulement le lien entre le monde savant et l’école, mais aussi entre les historiens et l’espace public.

Marc Bloch et Lucien Febvre, « Pour le renouveau de l’enseignement historique », 9-2, 1937, p. 113-129.

Lucien Febvre, « Ce grand personnage historique ? L’école primaire », n. s., 8-1, 1945, p. 141-146.-146.

A.-V. Jacquet, « L’école rurale, grave problème », 8-1, 1946, p. 247-260.

Gérard Genette, « Enseignement et rhétorique au XXe siècle », 21-2,1966, p. 292-305.

Suzanne Citron, « Dans l’enseignement secondaire : pour l’aggiornamento de l’histoire-géographie », 23-1, 1968, p. 136-143.

Raymond Boudon, « La crise universitaire française : essai de diagnostic », 24-3, 1969, p. 738-764.

Monique de Saint-Martin et Pierre Bourdieu, « L’excellence scolaire et les valeurs du système d’enseignement français », 25-1, 1970, p. 147-175.

Pascale Gruson, « Transformation des systèmes d’enseignement : note critique », 5-28, 1973, p. 1303-1310.

Jean Hébrard, « École et alphabétisation au XIXe siècle (approche psycho-pédagogique de documents historiques). Note critique », 35-1, 1980, p. 66-80.

Michel de Certeau, « Économies ethniques : pour une école de la diversité », 41-4, 1986, p. 789-815.

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